Dans le cadre de l’aménagement des futurs ports intérieurs du canal Seine-Nord à Péronne et Nesle, des études ont été menées sur le trafic routier autour de ces villes.
Attention danger !
Territoire carrefour, la Haute Somme concentre de nombreux réseaux routiers de premier niveau (A1, A29 et même un bout d’A2) mais aussi un réseau secondaire très dense autour de Péronne et Nesle (8 routes départementales), villes qui vont accueillir les prochains ports intérieurs du canal Seine-Nord.
Deux infrastructures nouvelles, bord à canal, qui doivent permettre aux entreprises de préparer un report du trafic de la route vers le fluvial. C’est nécessaire : à raison d’une augmentation annuelle
continue du trafic routier de 1 %, le réseau haut samarien va être saturé.
Dans le cadre des études d’aménagement des deux ports de Haute Somme, le cabinet Ingénierie Sécurité Routière a procédé à des comptages automatisés. D’abord dans le secteur de Péronne, entre le 25 février et le 3 mars puis dans le secteur de Nesle entre le 6 mars et le 12 mars. En complément, sur chaque secteur, il y a eu un comptage directionnel et par catégorie de véhicules en complément.
Armand Gosda, le créateur de ce bureau d’étude, a expliqué à Mesnil-Saint-Nicaise le 15 mai « que le trafic au niveau des points de comptage reste admissible et cohérent avec la hiérarchie et le calibrage des voiries. » Autrement dit, l’est de la Somme est suffisamment équipé pour absorber ce trafic.
Péronne très dense, très vite
Mais l’expert en sécurité routière n’a pas manqué de pointer « le trafic important des poids lourds en pourcentage du trafic total sur le secteur d’étude particulièrement au niveau des routes
départementales, ce qui peut s’expliquer par la part importante du transit. » Les axes les plus chargés sont la RD1017 (10 415 véhicules par jour) puis la D1029 (6 784) et la D930 (5 215). C’est un vrai problème à Péronne, traversée de tout son long, par cette D1017. Et même si les camions ne doivent pas traverser la sous-préfecture de l’est de la Somme, les contrôles sont trop peu fréquents. Et les
alternatives de contournement pas efficaces.
Les autres voies départementales sont à moins de 6 000 véhicules par jour. Avec les chantiers à venir autour du canal, l’attractivité du territoire, ce trafic est amené à continuer à augmenter jusqu’en 2035 puis le report modal espéré vers le fluvial et d’autres voies devraient ensuite entraîner une diminution de cette utilisation de la route, notamment par les poids lourds.
L’autre relevé préoccupant de cette étude, c’est la vitesse des véhicules*. La tendance à la hausse du nombre de morts sur les routes de Haute Somme en ce premier semestre 2023 démontre bien le
problème de la vitesse par les usagers de la route. Sans compter les facteurs aggravants (stupéfiants, alcool, téléphone…). Dans une ville, comme Péronne, où la départementale traverse la ville et où
l’activité piétonne et vélo est importante, la vitesse est très au-dessus pour les véhicules légers comme les poids lourds (57 km/h de moyenne). Mais le plus effrayant est du côté d’Aizecourt-le-Haut, direction Cambrai, ou Bouchavesnes-Bergen, direction Bapaume, ce sont des excès de grande vitesse (+ 20 km/h), qui sont fréquemment relevés. Le constat est posé. Aux autorités d’agir. Aux
usagers de réagir.
*Pour obtenir des relevés de vitesse significatifs, c’est l’indicateur V85 qui a été utilisé. C’est-à- dire que seule a été retenue la vitesse en dessous de laquelle 85 % des véhicules circulent afin d’éviter de voir des vitesses dopées par de très grands excès de vitesse.
À Albert, la gendarmerie va sévir
Pour lutter contre l’accidentologie, la gendarmerie d’Albert a effectué de nombreux contrôles routiers entre le 15 et le 21 mai. Le bilan n’est pas brillant : en sept jours, 15 excès de vitesse ont été constatés dont deux où les automobilistes roulaient à plus de 30 kilomètres-heures en dessus de la vitesse maximale autorisée et neuf autres, à plus de 20 kilomètres-heures de la limite. Quatre usages du téléphone au volant, deux non-port de ceinture, deux défauts d’assurance, un défaut de permis et un refus de priorité ont aussi été verbalisés. Deux conducteurs en état d’alcoolémie et deux sous l’emprise de stupéfiants furent également inquiétés lors de ces premiers contrôles.
Les gendarmes ont réitéré l’opération mercredi 24 mai où en l’espace d’une après-midi, deux personnes en état d’alcoolémie et une sous l’emprise de stupéfiants ont été arraisonnés. Ce dernier conducteur était en outre en possession de sa consommation personnelle de cannabis dans la voiture. « Au vu de ces infractions, nous allons continuer les opérations de contrôle sur l’ensemble du secteur de notre brigade » annonce le lieutenant Cyril Darchicourt de la gendarmerie d’Albert.
Source : Courrier Picard






