Soissons

À la demande de Grand Soissons Agglomération, une étude du trafic routier a été réalisée sur plusieurs axes autour de la gare. Elle doit permettre d’anticiper l’impact des nombreuses constructions prévues dans le vaste plan de transformation du quartier.

Au mois de décembre 2023, vous avez peut-être remarqué des câbles parallèles fixés en travers de la chaussée de plusieurs rues : rue de Belleu, rue de Villeneuve, avenue du Général-de-Gaulle, avenue de Reims… Il s’agissait de compteurs installés dans le cadre d’une étude de circulation commandée par Grand Soissons Agglomération sur le quartier de la gare. De plus petits axes de circulation étaient concernés comme la rue de Pampelune, la rue d’Oulchy et la rue Coligny.

« Ces compteurs sont capables de distinguer quinze catégories de véhicules : vélo, voiture, bus, camion… Ils mesurent la vitesse et le nombre de passages, le jour et la nuit, dans les deux sens de circulation », explique Armand Gosda, gérant du cabinet Ingénierie sécurité routière (ISR), basé à Compiègne et chargé de l’étude.

L’étude doit estimer la génération de trafic supplémentaire attendue sur le secteur du fait des nouveaux projets.

En parallèle, des caméras ont été installées à dix carrefours de ce même quartier : devant le parvis de la gare, aux giratoires du vase et de la République, à ceux proches de l’Intermarché Belleu, etc. « Nous sommes en train de traiter les vidéos, pour compter les mouvements directionnels (le nombre de véhicules qui empruntent chaque direction, ndlr), par catégorie de véhicule », détaille Armand Gosda.

À quoi vont servir toutes ces données ? Le quartier de la gare va continuer à se transformer dans les prochaines années : 600 logements, des commerces et un hôtel viendront s’ajouter au parking aérien en cours de finition. Une plateforme multimodale (lieu de correspondance train-bus, ndlr), un dépôt commun pour les Transports urbains soissonnais et la Régie des transports de l’Aisne, ainsi qu’une salle multifonctions sur la friche Baxi-Focast doivent aussi voir le jour.

« L’analyse en cours servira de point de départ pour ISR qui devra dans une seconde phase estimer la génération de trafic supplémentaire attendue sur le secteur du fait des nouveaux projets, expertiser les solutions techniques préconisées et proposer des ajustements éventuels, explique le cabinet d’Alain Crémont, maire de Soissons et président de GSA. L’idée est de pouvoir anticiper le réaménagement de certains carrefours afin qu’ils puissent supporter les futurs flux. »

Un regard sur la sécurité routière

« On regarde la longueur des files d’attente aux heures de pointe, le temps d’attente de chaque usager, poursuit Armand Gosda. Les deux grands carrefours situés aux extrémités de l’axe passant devant la gare (rue de Belleu-rue de Villeneuve), avenue de Reims et route de Fère feront l’objet d’une attention particulière. Des carrefours à feux sont envisagés, nous devons vérifier leurs caractéristiques ».

Celui de l’avenue de Reims est d’ailleurs particulièrement accidentogène. Le cabinet ISR porte aussi un regard sur la sécurité routière. L’analyse des vidéos permet de mettre en évidence des « dysfonctionnements » des carrefours, des conflits entre les différents usagers de la route, des infractions régulièrement commises, le respect ou non de priorités à droite récentes, comme celle instituée devant la gare, etc.

Enfin, même si ce n’est pas l’objet initial de l’étude, elle devrait permettra aussi de se faire une idée de la façon dont est appliquée la zone 30, en place depuis juillet 2023.

Pourquoi les passages piétons de la gare de Soissons sont-ils « invisibles » ?

C’est un choix qui a interpellé. Depuis la rénovation du parvis, les passages piétons sont seulement matérialisés par des clous et sont presque invisibles sur les chaussées pavées. C’est un choix délibéré, selon Armand Gosda, du cabinet Ingénierie sécurité routière (ISR). « Ce sont des passages piétons suggérés. Dans une zone apaisée, on n’impose pas un endroit où traverser. Ça participe à faire ralentir les automobilistes. C’est intéressant d’avoir des endroits identifiés pour les personnes malvoyantes », explique le spécialiste.